|  | La philosophie 
      du patron du Groupe Serveur Ehrmann, patron du 3ème type
 
 On dit tout et nimporte quoi sur Thierry Ehrmann. Certains le qualifient 
      de nouveau milliardaire rouge, dautres le présentent comme 
      un jouisseur sans complexes.
 Peu importe
 Lentrepreneur lyonnais, roi du Net, sait sentourer 
      de mystères.
 Personnage bien singulier dans le monde de la nouvelle économie, 
      passionné désotérisme, de culture et de sciences 
      politiques, Thierry Ehrmann, ex-associé de Bernard Arnault pèse, 
      à travers le Groupe Serveur (Artprice.com, Le Serveur Judiciaire, 
      Cybermark, Accès Internet
), plus de 900 millions de francs 
      et contrôle lune des premières banques de données 
      mondiales. Son dernier fait darmes ? Un magazine baptisé Alors, 
      mensuel haut de gamme et élitiste.
 
 Entreprendre : Le lancement du magazine Alors, consacré 
      à la culture et à lactualité, est un nouveau 
      métier pour votre groupe, qui est plutôt axé sur lagrégation 
      et lanalyse des données. Quelles raisons vous ont conduit à 
      cette démarche éditoriale ?
 Thierry Ehrmann : Notre métier a toujours été 
      dagréger les grands flux dinformations, les interpréter, 
      les analyser, créer une richesse et les livrer aux journalistes. 
      Les fondamentaux de Serveur, qui est né dans les années 1985, 
      sont ceux dune agence dinformations primaire. Nous avons commencé 
      avec un certain nombre de journalistes et nous nous sommes très vite 
      aperçus que la presse était un problème ruineux, parce 
      que tout se décide à travers les ordonnances de 1945. Les 
      tickets dentrée sont donc très élevés. 
      Nous avons très vite abandonné la presse, que nous ne considérions 
      pas comme notre métier. En revanche, nous avons cette capacité 
      à agréger les grands flux dinformations que les journalistes 
      nont pas forcément à leur disposition. Jai pu 
      constater que la presse ne sait pas agréger des banques de données 
      très importantes. Alors est une parenthèse culturelle. Il 
      se trouve que nous avons été présents dans un certain 
      nombre de projets de presse, non pas pour avoir un outil industriel, mais 
      plutôt pour favoriser une presse pluraliste. Alors était au 
      départ un projet transversal lyonnais et parisien. La réflexion 
      a commencé il y a deux ans. Quang-Tri Trân Diêp, qui 
      est à lorigine du projet, a su mettre en relation un certain 
      nombre de personnalités comme Jean-Paul Kauffmann, Jean Rolin, Jacques 
      Maigne, Paul Fournel, Eugène Durif, Pierre Sorgue, Michel Le Bris 
      ou Luc Vachez. Notre analyse de départ était que lannonceur 
      est aujourdhui roi dans bon nombre de rédactions. Et malheureusement, 
      une autocensure se pratique chez les journalistes autour de lui. Je suis 
      un important acheteur despace depuis 20 ans et jen sais quelque 
      chose ! Jai dailleurs appris à tous les médias 
      planners à acheter au feeling et à ne surtout pas se fier 
      aux études de marché
 En tant quannonceur, jai 
      toujours été sensible à certains facteurs. Dabord, 
      jestime que la presse doit être déconnectée de 
      lactualité (il est très difficile de suivre lactualité, 
      y compris pour les quotidiens). Je crois énormément aux mensuels, 
      parce que cela permet de faire un travail de fond, larchitecture financière 
      est relativement souple et le fait de pouvoir laisser 10 000 ou 12 000 signes 
      aux journalistes me semble essentiel. On se rapproche donc du journal dauteur. 
      La réflexion européenne doit également être au 
      cur de la ligne rédactionnelle. Je crois énormément 
      en lEurope et nous avons mis le mot « Europe » dans les 
      marques dun certain nombre de nos sociétés il y a plus 
      de 20 ans. Par exemple, lun de mes premiers conflits en droit de propriété 
      industrielle portait sur Europe Numéris en 1980 et nous étions 
      à lépoque opposés à France Télécom. 
      Alors aura différentes couleurs et les papiers seront publiés 
      dans deux à trois langues et dans leur langue originale. Sur le plan 
      culturel, la culture offre des grilles de lecture que lon ne peut 
      pas donner à lhistorien, au sociologue et à léconomiste. 
      Cest intéressant parce que cela permet de relancer des débats 
      que les gens nattendent pas. Pour autant, il faut avoir des prétentions 
      modestes.
 
 On entend souvent dire que depuis le 11 septembre dernier, la réflexion 
      politique et culturelle ne peut plus être mise à lécart 
      de la réflexion économique. Le projet Alors est antérieur 
      aux attentas intervenus aux Etats-Unis. Aviez-vous déjà lintention 
      de fournir une grille de compréhension de la société 
      à vos lecteurs ?
 T.E. : Je vous rejoins : on a longtemps cru que léconomie 
      était une science à part. Or, tout est lié. On avait, 
      dans les années 90, annoncé la fin de lHistoire. Aujourdhui, 
      plus que jamais, lHistoire est là. Il y a un avant et un après 
      11 septembre, qui est pour moi lévénement le plus important 
      de la modernité. Le 11 septembre est vraiment une rupture. Mais, 
      comme toute rupture, il faut la décoder et en comprendre le sens. 
      Est-ce un choc des civilisations ? Je ne le sais pas. Je crois quil 
      sagit dune guerre froide entre lancien et le nouveau monde. 
      Je constate que lAmérique était à bout de souffle, 
      avec une récession consommée. Dans le même temps, lunification 
      de lEurope constituait pour elle quelque chose dabominable. 
      Je parle de la véritable Europe, de lAtlantique à lOural
 
 Vous navez 
        pourtant pas la réputation dêtre gaulliste
 T.E. : Il est 
        vrai que jai émis quelques sujets négatifs sur de 
        Gaulle, mais jai fait un mea culpa quelques années plus tard. 
        Cet homme était un grand visionnaire. Jétais la semaine 
        dernière avec le numéro 3 de la plus grande banque mondiale, 
        qui a qualifié leuro de « monkey money ». Cest 
        une vision très particulière. Il faut également analyser 
        le Patriot Act* : quels sont les pays occidentaux qui ont édifié 
        de telles législations dexception ? Ce nest pas parce 
        que lhistoire semballe et que la grille de lecture peut paraître 
        simple  Occident contre Islam  quil ne faut pas aller 
        là où il ny a pas forcément de lumière. 
        Je ne suis pas anti-américain, je ne clame pas un « Us, go 
        home ». Ce qui ne mempêche pas de demander aux Américains 
        dêtre comptables de ces 20 dernières années. 
        Quel peuple a armé autant de théâtres de guerre avec 
        autant dinsouciance ? Les Anglais, qui nont pas la réputation 
        dêtre des sains, ont su décoloniser avec intelligence. 
        Jai compris en 1991, au moment de laffaire de lIrak, 
        que lon commençait à péter les plombs. Jai 
        été scandalisé car le Koweït est un potentat 
        artificiel créé en 1944 et seuls des gens comme Chevènement 
        ou Bourdieu ont eu des positions sensées à cette époque. 
        Claude Allègre, qui est parfois un garçon un peu agité, 
        arrive à avoir des positions sensées. Il a écrit 
        un jour au sujet de lAmérique : « Depuis lEmpire 
        romain, jamais une nation nau eu une telle hégémonie 
        sur le plan culturel, intellectuel, artistique et scientifique ». 
        Vous savez par exemple que 90% des flux Internet passent par le backbone 
        de Washington. Si demain, lune de mes banques de données 
        dans le monde est contrefaite, jattaque devant la cour fédérale 
        de Washington.
 Un homme politique expliquait récemment que face à 
        un discours spirituel et empreint de nombreuses métaphores, nous 
        navions que des préoccupations
 de Bourse et de consommateurs à opposer. Ne craignez-vous pas que 
        lon narrive finalement jamais à se comprendre ?
 T.E. : Absolument. On nous parle dun camp A contre un camp 
        B : il est évident que notre civilisation ne pourra sen tirer 
        que sil y a un camp C qui sappelle lEurope. New-York 
        a trop longtemps été le symbole du veau dor. LEurope 
        a quelques milliers dannées de souffrances et de cicatrices 
        et elle peut avoir un discours différent, face à une Amérique 
        jeune et parfois insolente. LEurope, par le poids de sa croix, est 
        apte à comprendre un certain nombre de choses. Lorsque jentends 
        Bush, lAmérique nest plus une nation, mais une théocratie 
        au même titre que lIran : Le président américain 
        parle dArmageddon, du bien contre le mal, et je ne vois pas globalement 
        où se situe le concept dÉtat-nation laïc dans 
        son discours. LEurope a cette capacité darbitrer et 
        de réussir là où lAmérique a échoué, 
        cest-à-dire dans la fusion des civilisations. On dit que 
        le melting pot américain est un succès : cest faux 
        car il y a eu de nombreuses émeutes, le taux dincarcération 
        est colossal et la violence est forte. Le modèle américain 
        na pas prouvé, à lexception de son économie, 
        le bien-fondé de son raisonnement. Et encore, il ne faut pas sublimer 
        lAmérique, qui nest quun marché intérieur 
        de 250 millions dindividus. LEurope est un camp C parce quelle 
        a un supplément dâme.
 
 Dans le 
        portrait que vous consacre le magazine Technikart, vous insistez sur 
        la différence entre les protestants et les catholiques dans leur 
        vision du monde. Or, depuis le 11 septembre, les intégristes islamiques 
        font eux aussi cette différence. Finalement, nutilisez-vous 
        pas la technique du protestant pour servir les valeurs du catholique ?
 T.E. : Je comprends très bien ce que vous sous-entendez. 
        Pour être clair, je combats le protestantisme anglo-saxon, mais 
        pas le protestantisme allemand. Le protestantisme, qui a priori part dune 
        bonne chose, a retiré toute la chaleur du catholicisme. La rupture 
        est effectivement de plus en plus nette entre le protestantisme anglo-saxon 
        et le catholicisme de lEurope du Sud. Cest une vraie rupture 
        et une manière totalement différente dappréhender 
        la vie quotidienne. Le protestant essaie dassimiler léconomie 
        et le spirituel en même temps, mais il a finalement une prière 
        très économique. Cest pénible. Mais cest 
        une expérience avec le temps. Je défends davantage un catholicisme 
        ardent et passionnel. On peut concilier léconomie tout en 
        gardant une culture dentreprise. Une société ne fait 
        quincarner ce que vous avez envie dêtre. Il est important 
        de se remettre en question régulièrement. Le Groupe Serveur 
        a acquis une identité culturelle forte. Pour preuve, les débats 
        sont très violents depuis le 11 septembre. On a oublié les 
        vrais débats et la défense des idées. Je suis souvent 
        avec des analystes financiers et il mest arrivé de leur dire 
        quils mennuyaient parce que la Bourse, cest avant tout 
        95% démotion humaine et 5% de résultats. La Bourse 
        est un théâtre dombres de vie et de lumière.
 
 Que pensez-vous de la diabolisation et estimez-vous quelle 
        annihile tous les débats didées ?
 T.E. : Plus que jamais les débats existent depuis le 11 
        septembre. Je vous demande de prendre avec une extrême précaution 
        ce que je vais dire : le 11 septembre est une tragédie pour lhumanité 
        parce que cest 5 000 morts de trop. Mais dans tous les cas, plus 
        que jamais, le débat est ouvert. On peut admettre que dans le 21e 
        siècle, dans lequel on estimait quil ny avait que la 
        pensée unique et le politiquement correct, on redécouvre 
        le débat.
 
 Vous présentez lEurope comme un camp C : est-ce lEurope 
        des banquiers de Francfort ?
 T.E. : Absolument pas ! Je crois que cest à nous dinventer 
        une autre Europe. Prenons lexemple de lEspagne, jai 
        cru en ce pays et en ses valeurs à la sortie du franquisme. Aujourdhui, 
        lEspagne est lun des meilleurs élèves de lEurope 
        et jai connu ce pays quand les routes étaient encore en terre 
        battue. Les Espagnols ontune très bonne approche de lIslam 
        et ils ont dexcellentes relations avec tous ces pays. Il ny 
        aurait jamais eu de rupture de civilisation avec le monde islamique si 
        lEurope était au centre des débats. En revanche, cette 
        rigueur américaine se situe dans une ligne de rupture totale avec 
        lIslam. Je ne vois pas cette rigidité actuelle de Bush, accompagné 
        de Blair, son côté « va-t-en-guerre » qui joue 
        les procureurs de lOccident, la moindre porte ouverte. Nos jeunes 
        Américains doivent retrouver des vraies valeurs et ces valeurs 
        se retrouvent dans le catholicisme.
 
 Les valeurs que vous défendez ne sont-elles pas en contradiction 
        avec les portraits de Mao et de Lénine que vous affichez dans votre 
        bureau ?
 T.E. : Je possède près de 3 000 oeuvres dart 
        et les gens voient ce quils veulent voir. Je me suis intéressé 
        à lavant-garde chinoise et je soutiens depuis près 
        de 10 ans les jeunes contemporains chinois. Je suis passionné par 
        lhistoire chinoise et je crois que nous avons de vraies raisons 
        davoir des craintes ou du respect pour lentrée de la 
        Chine dans lOMC. Je vois mes banquiers français en adoration 
        devant le dieu américain, mais je leur rappelle quil ne sagit 
        que dun marché de 250 millions dâmes. Il y a 
        de vraies raisons de penser que la Chine sera lun de nos principaux 
        partenaires dans moins de 10 ans. Cest pour cette raison que jai 
        soutenu des jeunes artistes contemporains chinois qui se situent dans 
        un champ international et dans lequel les Américains se précipitent. 
        Je nai pas de fascination pour le marxisme et je dis simplement 
        que cest lune des dernières utopies du 20e siècle. 
        Cest une utopie, au sens philosophique, et son interprétation 
        a valu des génocides effroyables et des guerres civiles épouvantables. 
        Pour autant, le néo libéralisme à outrance est aussi 
        une utopie et il vient de le prouver le 11 septembre.
 
 La mondialisation constitue-t-elle le rideau final de ces siècles 
        dutopies déclinantes ?
 T.E. : Exactement et cest pour cette raison que je suis pour 
        lanti-mondialisation. Jai fait un énorme travail sur 
        Gênes. Je pense que le 11 septembre et Gênes sont intimement 
        liés. Quelque part, lAmérique est une nation qui a 
        une image très forte. Limage dépasse le réel. 
        Lanti-mondialisation de Gênes constitue le démontage 
        du mécanisme de la mondialisation. Depuis le 11 septembre, si José 
        Bové démontait un Mc Donalds, cela naurait plus 
        de sens car lAmérique est devenue une nation comme les autres. 
        Elle a appris à souffrir, à pleurer et à se recueillir.
 
 Dernièrement, George Bush affirmait ne pas comprendre pourquoi 
        il existait autant de haine envers les Etats-Unis. Que vous inspirent 
        ces propos ?
 T.E. : Je suis de ceux qui disent quun seul homme peut sauver 
        une nation. Contrairement à ce que lon peut croire, Bush 
        est un garçon très intelligent, mais il y a une psycho-rigidité, 
        phénomène spécifique chez certains républicains 
        américains. Outre cela, les Américains pensent, avec sincérité, 
        avoir imposé un système : cest un réel problème. 
        Nous sommes, la France et lAmérique, à deux siècles 
        dintervalle, les deux pays au monde à avoir tenté 
        dimposer un modèle reconnu. Depuis le siècle des Lumières, 
        nous avons connu quelques déboires, dont deux guerres mondiales 
        qui nous ont remis à notre place, lAmérique non
 
        LAmérique est persuadée dincarner la modernité 
        et que le progrès rime avec bonheur. Est-que le progrès 
        rime avec bonheur ? Pas forcément. Je connais les gens dATTAC 
        et leurs postulats sont loin dêtre faux. Il y a à prendre 
        et à laisser dans tout ce que dit ATTAC, notamment sur la taxe 
        Tobin, mais  je le répète  leurs postulats sont 
        loin dêtre faux. Sur le plan juridique, il y a toujours des 
        contrats unilatéraux avec lAmérique. Le fait de normaliser 
        les marchandises et les prestations de services pour quelles puissent 
        librement circuler est acceptable. En revanche, le fond nest pas 
        aussi beau que ça. Cest pour cela que Bush entre dans un 
        système, une pièce de jeu maîtresse en termes déchecs, 
        dans lequel le monde est noir ou blanc : si lon nest pas avec 
        lui, on est contre lui. Ceux qui voient quelquun de réducteur 
        se trompent, car il est très intelligent. Je crois quil a 
        compris que lAmérique était dans un péril philosophique 
        et cest la raison pour laquelle il a formalisé un système 
        noir ou blanc. On peut également sinterroger sur ce pays 
        qui a autant mis en images sa propre décadence. Prenez par exemple 
        le film Les hommes dinfluence : ce que nous vivons est très 
        proche. Tous mes propos ne sont pas des postulats, mais des ouvertures.
 
 Vous estimez que le progrès ne fait pas le bonheur. Quelle 
        est votre définition du bonheur ? Passons-nous dans une société 
        où, comme dans le film Matrix,
 le rejet des codes va voler en éclats ?
 T.E. : Matrix est un film très intéressant et très 
        symbolique. Nous abordons le 21e siècle avec de vraies questions. 
        Nous allons vivre le grand retour du monde des idées. Un jour, 
        lors dune réunion avec des analystes financiers anglais, 
        je leur ai parlé pendant deux heures de lhumanité 
        et des idées. Vous prononcez le mot « bourgeois », 
        mais jai énormément de difficultés à 
        placer quelque chose derrière ce terme, qui peut signifier beaucoup 
        de choses. Cest un peu comme les « bobos », un concept 
        marketing qui seffondrera très vite puisque personne ne sait 
        sur quoi il repose. Nos arrière-grands-parents utilisaient des 
        mots très forts. Aujourdhui, à force de policer le 
        débat, on fait attention à ne pas employer de superlatifs, 
        afin de ne choquer personne. La somme totale dun prospectus de Bourse 
        correspond à zéro. Cest vraiment lécole 
        protestante anglo-saxonne de la crainte du moindre risque et la critique.
 
 Pour quelles raisons avez-vous pris comme symbole du groupe la salamandre, 
        qui est un animal censé vivre dans le feu ?
 T.E. : La salamandre a été décrite merveilleusement 
        par Saint Augustin dans ses écrits. Elle a été reprise 
        dans la gnose chrétienne. Cest un animal que nous partageons 
        avec limprimerie du Roy, cest-à-dire lImprimerie 
        Nationale. Pour lanecdote, un jour je reçois une superbe 
        assignation de lImprimerie du Roy qui possède le même 
        emblème que nous. Je suis passionné par la propriété 
        industrielle et nous étions les propriétaires de la salamandre 
        dans le domaine de lélectronique et du numérique, 
        alors quils étaient propriétaire de la salamandre 
        en classe 16, cest-à-dire limprimerie. Jai donc 
        évoqué avec le président de lImprimerie Nationale 
        lhistorique de la salamandre, qui est un animal qui survit à 
        tout et qui, dans la gnose chrétienne, est le symbole de la résurrection 
        et de léternité. En conclusion, lImprimerie 
        du Roy nous a confié lusage de la salamandre en classe 16 
        et nous leur avons donné lutilisation dans les classes électroniques.
 
 Vous avez soutenu Gérard Collomb lors de sa campagne pour lélection 
        municipale lyonnaise. Envisagez-vous daller plus loin ?
 T.E. : Je suis totalement apolitique. Jai apprécié 
        Lionel Jospin dans son discours dHourtin, qui était très 
        visionnaire. Gérard Collomb est un vrai républicain et il 
        incarne parfaitement la notion de gestion de la cité. Il a un vrai 
        regard de « patron » dune ville. Lyon cest 1,5 
        million dhabitants et 5 millions dans un rayon denviron 5 
        kilomètres. Par ailleurs, le PIB de la région Rhône-Alpes 
        est supérieur à celui de la région Ile-de-France 
        lorsque lon traite les établissements secondaires. Gérard 
        Collomb a compris la nécessité de promouvoir lEurope 
        des régions, car nous sommes malades en France du jacobinisme et 
        du centralisme. A lheure de lInternet, qui par nature est 
        décentralisé, la centralisation nest pas une bonne 
        chose à terme, surtout vis-à-vis de lEurope.
 
 Propos recueillis par Yannick Urrien.
 * Le Congrès 
        des États-Unis a remodelé un projet de loi modifiant en 
        profondeur la législation américaine en matière de 
        lutte antiterroriste, notamment dans le domaine des communications et 
        de lInternet. copyright ©2002 
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