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          |  Notre objectif est de diffuser sur Internet les informations 
              contenues dans la Gazette de lHôtel Drouot qui est une 
              véritable mine d'informations sur le marché de l'art.
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          | Je vais convaincre 
              les commissaires-priseurs en mappuyant sur le savoir-faire 
              de notre groupe Artprice qui traite chaque mois près de 4 
              millions de requêtes sur ses banques de données qui 
              sont ensuite diffusées sur minitel et Internet.Mais aussi en donnant la possibilité au pôle presse 
              de Drouot daccéder à nos 450 000 clients dans 
              le monde, amateurs, collectionneurs et professionnels de lArt.
 
 |  | Le Lyonnais Thierry 
        Ehrmann vient de créer la surprise en annonçant son intention 
        de racheter le pôle presse de lHôtel Drouot et notamment 
        la fameuse Gazette, une revue incontournable sur le marché de lart. 
        Pour le patron dArtprice, leader mondial de linformation sur 
        le marché de lart, cest une occasion de renforcer ses 
        positions.Même si la concurrence est sérieuse car il se retrouve face 
        à Pierre Bergé, lancien patron dYves Saint Laurent. 
        Mais aussi face à plusieurs groupes financiers. Une bataille qui 
        va se jouer dans les semaines qui viennent. Interview.
 
 Alors, vous voulez vraiment racheter Drouot ?
 Thierry Ehrmann : Oui, on cherche en effet à acheter le pôle 
        presse de Drouot qui est à vendre avec la célèbre 
        salle des ventes parisienne car une loi vient de mettre fin au monopole 
        des commissaires-priseurs qui durait depuis 450 ans. Or, dans le cadre 
        de cette nouvelle loi, la chambre des commissaires-priseurs de Paris, 
        à qui appartenait lHôtel Drouot, a été 
        dissoute. Et aujourdhui, la centaine de commissaires-priseurs parisiens 
        qui étaient propriétaires de Drouot sont obligés 
        de vendre leurs parts.
 Quest-ce qui vous intéresse chez Drouot ?
 Ce nest pas de racheter limmeuble de lHôtel Drouot 
        ni les 75 études de commissaires-priseurs qui en font partie. Ce 
        qui nous intéresse, cest uniquement le rachat du pôle 
        presse de Drouot, cest-à-dire la Gazette de lHôtel 
        Drouot, le Moniteur des ventes et son pôle Internet.
 Pourquoi vouloir racheter ce pôle presse ?
 La Gazette de lHôtel Drouot est lun des médias 
        les plus connus au monde sur le marché de lart. Cest 
        un hebdomadaire dinformation qui fait état de toutes les 
        ventes aux enchères en France, et où les commissaires-priseurs 
        sont obligés dêtre présents. Or, avec Artprice, 
        on a constitué un groupe qui est aujourdhui leader mondial 
        de linformation sur le marché de lart, notamment sur 
        les résultats des ventes aux enchères. Il est donc tout 
        à fait logique quon sintéresse aujourdhui 
        à ce média.
 Votre projet ?
 Lavenir du marché de lart passe par Internet car cest 
        un marché mondial.
 Notre objectif est donc de diffuser sur Internet les informations contenues 
        dans la Gazette de lHôtel Drouot qui est une véritable 
        mine dinformations sur le marché de lart.
 Que pèse le pôle presse deDrouot ?
 15,2 millions d'euros 100 millions de F) de chiffre daffaires dont 
        12,8 millions deuros (84 millions de F) réalisés par 
        la Gazette de lHôtel Drouot à elle seule, avec 60 000 
        abonnés pour 10,3 millions deuros (68 millions de F) de publicité.
 Le reste est réalisé par le Moniteur des ventes qui annonce 
        les ventes aux enchères judiciaires en France et qui réalise 
        2,3 millions deuros (15 millions de F) de chiffre daffaires 
        avec 25 000 abonnés.
 Lensemble est très rentable puisque ce pôle presse 
        réalise un résultat de 3 millions deuros (20 millions 
        de F) par an.
 La cible de ces journaux ?
 Les professionnels du marché de lart : les antiquaires, 
        les galeristes, les marchands dart, mais aussi toute la clientèle 
        des collectionneurs et des amateurs dart.
 Lintérêt pour vous de ce rachat ?
 Ça confirmerait notre position de leader mondial tout en nous 
        ouvrant des perspectives importantes de développement.
 Comment 
        vous allez convaincre les commissaires-priseurs de vous vendre ces journaux 
        ?
 Ces commissaires-priseurs vont vendre leurs parts de lHôtel 
        Drouot au meilleur prix. Or seule une banque daffaires française 
        ou étrangère, comme la Barclays qui est actuellement 
        sur le coup, est capable de faire un chèque pour racheter lensemble, 
        cest-à-dire limmobilier, les études des commissaires-priseurs 
        et le pôle presse. A charge pour cette banque de revendre ensuite 
        par lot. Et cest là que nous intervenons.
 Mais Pierre Bergé, lancien patron dYves Saint Laurent, 
        est lui aussi sur les rangs pour racheter lHôtel Drouot !
 Cest vrai que son offre est séduisante pour les commissaires-priseurs, 
        car Pierre Bergé est un grand collectionneur et un mécène.
 Mais Pierre Bergé cherche seulement à faire un coup. En 
        plus, je ne le vois pas à 72 ans, gérer limmobilier, 
        les études des commissaires-priseurs et ce pôle presse qui 
        exige dêtre réorganisé à lheure 
        de la mondialisation et dlnternet. Et ça, je crois que les 
        commissaires-priseurs en ont aujourdhui bien conscience.
 Dailleurs, ils sont 60 % à préférer loffre 
        de la Barclays.
 Est-ce que vous faites vraiment le poids pour racheter ce pôle 
        presse ?
 Oui, car notre projet est aujourdhui le seul à correspondre 
        aux attentes des commissaires-priseurs qui ne veulent pas que le pôle 
        presse de lHôtel Drouot tombe entre les mains dune maison 
        de vente anglo-saxonne. Ce qui ne leur garantirait pas une information 
        indépendante et de qualité.
 Votre atout ?
 Les financiers ne comprennent rien à ce milieu. Or, nous, ça 
        fait plus de 15 ans quon suit les commissaires-priseurs sur le plan 
        historique, sociologique et juridique. On connaît leur métier 
        et on sait leur parler. Jai dailleurs rencontré un 
        par un les 110 commissaires-priseurs propriétaires de lHôtel 
        Drouot.
 Mais vous avez toujours combattu le monopole de ces commissaires-priseurs 
        ?
 Cest vrai, mais avec moi, ils ont lassurance davoir 
        une personne de caractère qui saura permettre à la Gazette 
        de lHôtel Drouot de souvrir à linternational 
        et daffronter les compagnies qui débarquent sur le territoire 
        français.
 Comment comptez-vous les convaincre ?
 En mappuyant sur le savoir-faire de notre groupe Artprice qui traite 
        chaque mois près de 4 millions de requêtes sur ses banques 
        de données qui sont ensuite diffusées sur minitel et Internet. 
        Mais aussi en donnant la possibilité au pôle presse de Drouot 
        daccéder à nos 450 000 clients dans le monde, amateurs, 
        collectionneurs et professionnels de lArt, lune des plus importantes 
        bases de données au monde qui doit permettre à ces deux 
        hebdomadaires de devenir incontoumables sur le marché international 
        de lart. On a aussi prévu de réaliser un échange 
        dinformations avec Art and Auction, le magazine de lart numéro 
        1 aux Etats-Unis qui a été racheté par Bernard Amault, 
        le patron de LVMH, qui est aussi actionnaire de Artprice.
 En fait, cest Bernard Arnault qui, à travers vous, veut 
        racheter la Gazette de lHôtel Drouot ?
 Non, car même si Bernard Amault est engagé moralement avec 
        nous dans cette affaire et que notre projet commun est de construire un 
        vrai pôle dinformation mondial sur le marché de lart, 
        il nintervient pas directement dans cette opération.
 A combien vous estimez le rachat du pôle presse de Drouot?
 Entre 14,5 millions d'euros (95 millions de F) et 20 millions d'euros 
        (130 millions de F).
 Comment vous allez payer ?
 Grâce aux fonds propres du groupe Serveur et d'Artprice qui atteignent 
        actuellement 93 millions d'euros. Aujourd'hui, on a largement les moyens 
        de racheter le pôle presse de Drouot.
 Mais vous pensez être crédible alors quArtprice 
        est en déficit ?
 Ça na rien à voir. Si on a introduit Artprice en Bourse 
        en 1999, cétait justement pour créer la première 
        agence dinformation mondiale sur le marché de lart. 
        Mais pour ça, on a innové et investi beaucoup dargent, 
        de lordre de 12,2 millions deuros (80 millions de F), dans 
        un processus industriel qui nous permet aujourdhui dêtre 
        en avance sur tout le monde. Et cest ce qui explique notre déficit.
 Ça ne fait quand même pas très sérieux ?
 Au contraire, car on sest donné les moyens de notre développement 
        et ça commence à payer puisquon prévoit de 
        réaliser cette année entre 12,2 et 13,7 millions deuros 
        (80 et 90 millions de F) de chiffre daffaires avec Artprice. On 
        vient même dêtre sélectionné par le Financial 
        Time comme lune des rares sociétés européennes 
        à avoir survécu aux crises des valeurs Internet, ce qui 
        prouve quon a la cote.
 Et pourtant votre cours de Bourse a chuté de 80 % en 2001 !
 Cest vrai mais notre titre a plutôt bien résisté 
        par rapport aux autres valeurs de la nouvelle économie qui se sont 
        effondrées. Nous, on a toujours 15 000 actionnaires fidèles 
        qui nous font confiance. En revanche, si notre cours a baissé, 
        cest à cause du retrait des fonds de pension après 
        le 11 septembre. Mais là, il ne faut pas saffoler. Notre 
        cours va remonter. Cest inéluctable.
 Vous croyez vraiment que vous allez réussir cette opération 
        ?
 Oui, car on a un autre atout dans cette opération : cest 
        que les commissaires-priseurs rêvent depuis longtemps dêtre 
        cotés en Bourse. Or, avec Artprice, on peut proposer de leur payer 
        une partie en cash et lautre partie en actions grâce à 
        une augmentation de capital qui leur serait réservée.
 Mais vous restez quand même un outsider dans cette opération 
        ?
 Non. On a été les premiers à manifester notre intérêt 
        pour le pôle presse de Drouot, dès le 23 juillet 2001, donc 
        bien avant que tous les candidats actuels ne se déclarent.
 En fait, vous voulez vous payer un mythe ?
 Cest vrai que Drouot est une belle marque mais cest aujourdhui 
        une marque fragilisée. Le mythe est un peu vieillissant et si on 
        ne veut pas quil séteigne, il faut réagir. Cest 
        pourquoi il faut maintenant des gens jeunes et dynamiques comme nous pour 
        relancer la Gazette de lHôtel Drouot ou le Moniteur des ventes.
 
 Propos recueillis par Loïc Tanant
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